Avec les moyens technologiques actuels,
il serait aisé de réaliser des films pornographiques en images de synthèse.
Alors pourquoi, aujourd’hui encore, l’industrie pornographique continue-t-elle
à utiliser de vraies femmes pour tourner ses films ? Pour la simple raison
que les consommateurs de pornographie ont besoin de savoir que ce sont de vraies
femmes qui ont été humiliées et violentées pour fantasmer.
Voici la traduction d’une interview
(lien ci-dessous) dans laquelle Andrea Dworkin parle de l’artifice qu’utilise
l’industrie pornographique pour faire passer la pornographie pour du fantasme :
« (…) la pornographie comme une
forme de fantasme. En réalité, ils parlent de la prostitution comme s’il
s’agissait d’un entraînement au fantasme.
Et cela fait partie de l’effort des
pornographes pour cacher ce qu’ils font en réalité, d’encourager l’usage du mot
« fantasme » à la place des véritables comportements qui se passent
vraiment dans la vraie vie. Un fantasme est quelque chose qui se passe dans
votre tête, ça ne sort pas de votre tête. Une fois que vous avez quelqu’un qui
le réalise, même s’il s’agit d’une zone qui peut être dans votre tête, il
s’agit bien d’un acte dans la réalité. C’est réel, c’est un comportement réel,
avec de réelles conséquences sur des personnes réelles.
Et cela a été une idée brillante de la
campagne de propagande des pornographes pour protéger la pornographie de
définir cette industrie comme une industrie de fantasme.
Alors qu’en réalité, quand vous avez
cette femme asiatique suspendue à un arbre, vous avez une vraie femme asiatique
et elle est vraiment suspendue à un vrai arbre. Et ça n’a absolument rien à
voir avec du fantasme. Cela a à voir avec des êtres humains à qui il arrive
vraiment ce que nous voyons leur voir arriver.
Et je pense que, vous voyez, c’est
simplement l’insulte la plus extraordinaire à la conscience humaine que de
continuer à définir ces actes réels qui sont faits à des gens réels comme s’ils
n’existaient que dans la tête du consommateur masculin. Et ce que cela
signifie, c’est que sa tête (his head), sa psychologie (his psychology) est
plus importante que sa vie (her life). »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire