Zohra Nedaa-Amal : abroger les versets ... 3

3. Le rapport entre Dieu et l’être humain selon le message du Christ
et celui de Mahomet.



Pour comprendre cette différence de nature entre les deux religions, il me semble particulièrement important de rappeler
comment l’Islam et le Christianisme conçoivent la relation entre Dieu et l’être humain. Pour rester précis, ce rappel ne va pas
se baser sur ce qu’on entend aujourd’hui dans les Eglises ou les discours du Pape pour les comparer avec les prêches des
imams dans les mosquées, mais sur une analyse des textes fondateurs des deux religions : on comparera le message du Christ
contenu dans les Evangiles, aux préceptes du Coran tel qu’il a été révélé à Mahomet.

. Le Dieu du Christ a une relation de Père à enfant, vis-à-vis de l’humanité.

Dans le Christianisme des origines, la relation entre
Dieu et les hommes, a été présentée par Jésus comme
une relation entre un Père et ses enfants. La prière que
Jésus a prescrite commence ainsi : « Notre Père qui
êtes aux cieux ».

On lit également dans l’Evangile et dans l’Epitre de
Jean :

1. Jésus lui (Marie Madeleine) dit : « Va trouver
mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et
votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». (Jean, 20.17)
2. « Voyez quel amour le Père nous a témoigné,
pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Bien-
aimés, aimons nous les uns les autres; car l'amour est
de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît
Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu
est Amour. » (Jean, Epitre 4)


La relation entre Dieu et les hommes est présentée
comme un rapport entre un Père et ses enfants. Et
cette relation est basée avant tout sur l’Amour.

Cet Amour du Père pour ses enfants, constitue un
élément majeur dans la prédication et le message de Jésus, dans le Christianisme des origines.



Si on essaye d’analyser la position de l’Islam sur cette relation entre l’être humain et son créateur, on constate alors une
opposition fondamentale avec le message du Christ.





. Le Dieu de l’Islam a une relation de maitre à serviteur avec ses fidèles.

Dans l’Islam, présenter la relation de Dieu avec les êtres humains comme une relation entre un Père et ses enfants, serait tout
simplement un blasphème inacceptable, conduisant directement à l’apostasie.

Cela constituerait une des fautes les plus impardonnable dans l’Islam, la faute du « Ach-Chirkou Bi-Allahi » ou « Association
d’autres divinités à Allah ».

Fondamentalement, dans l’Islam, Allah est bien au-dessus des êtres humains. Et lui supposer une relation de filiation avec ses
créatures humaines, constitue un des pires blasphèmes pour tout musulman.

Les textes sacrés musulmans, à commencer par le Coran et les commentaires des jurisconsultes, ne laissent aucun doute sur ce
sujet. Pour comprendre cet interdit, il faut ausculter les mots et leur signification dans les textes sacrés de l’Islam.

On constate en effet qu’Allah se définit en tant que Maitre et Seigneur, mais utilise dans le Coran, beaucoup plus te terme
« Mawla » que « Rabou » ou « Sayad » qui signifie respectivement Dieu ou Seigneur. Et sur ce point, la langue arabe ne laisse


aucune équivoque. Le Terme « Mawla » est utilisé pour désigner le Maitre des esclaves, celui qui possèdent ces personnes qui
n’ont plus le statut d’êtres humains libres.

Quant à sa créature humaine, Allah est également sans équivoque. Il la désigne par le terme « `Abdou », ce qui signifie
« esclave » en arabe. D’ailleurs il affirme dans le Coran, qu’il n’a créé l’être humain que dans un seul but : que cet esclave
consacre sa vie à la servitude envers son seul et unique Maitre, Allah : (Sourate 51, Verset 56) : « Je n'ai créé les hommes que
pour qu'ils Me servent ».

Pour souligner cette relation de Maitre à esclave entre Allah et les êtres humains, on précise que le terme « `Abdou » désigne
l’esclave, même si dans les versions françaises du Coran, il est traduit par « fidèle », ce qui fausse la réalité du texte arabe. On
notera également que mot arabe employé pour désigner l’adoration, « Al `Ibâda » renvoie aussi à l’esclavage. Il est dérivé de
« Al `Ubudiya » qui signifie la réduction en esclavage. Ainsi, le mot utilisé dans le Coran pour désigner l’adoration, « Al
`Ibâda », renvoie à un rapport de domination extrême. (Voir « Le Sujet le Mamelouk. Esclavage, pouvoir et religion dans de
monde arabe.» par Mohamed Ennaji, Edition Les mille et une nuits, 2007).

Cette relation de Maitre à esclave est particulièrement illustrée par ce verset du Coran :

(Sourate 6, verset 18) : «C'est Allah le (chef) Dominateur Suprême sur Ses serviteurs. »

C’est un Maitre absolu qui a droit de vie et de morts sur ses serviteurs :

(Sourate 40, verset 68) : « C'est Lui qui donne la vie et donne la mort.»

Enfin, pour bien signifier à l’être humain son insignifiance, le jour du Jugement dernier, lorsque les squelettes blanchis et
réduits à la poussière seront ressuscités, Allah s’exprimera ainsi à sa création :

(Sourate 40 : Verset 16) : « A qui appartient la règne aujourd'hui? A Allah, l'Unique et le Dominateur (ou le Victorieux). »



. Conséquence de ce rapport de Dieu avec le fidèle dans l’Islam et le
Christianisme.

Après cette première analyse de la relation entre Dieu et les hommes, on peut regarder la réalité historique et voir ce que
l’Histoire nous enseigne sur la genèse et l’expansion des deux premières religions de France, le Christianisme et l’Islam. Cette
Histoire ne peut que confirmer la différence de nature entre ces deux religions.

Pour illustrer cette différence de nature entre l’Islam et une « religion » censée se limiter au domaine de la foi et du culte, on
peut tout simplement comparer le message de Jésus Christ, qui sert de socle au Christianisme, et la fondation de l’Islam du
vivant de Mahomet, à travers les actes de sa vie et la révélation divine qu’il a transmis aux musulmans : le Coran.

A ce titre, l’Histoire démontre sans le moindre doute, que le Christianisme des premiers siècles et l’Islam dès sa fondation par
Mahomet, sont d’une nature fondamentalement différente.

Pour le Christianisme, tous les historiens sont unanimes : ce n’est qu’après la mort de Jésus que les églises des premiers temps
fondent progressivement la religion chrétienne. Ces églises ou « Ecclésias » ne sont rien d’autres que des réunions où les
fidèles se retrouvaient pour communier, prier et louer Jésus en tant que Seigneur et Christ. Et elles le font dans un cadre privé,
très éloigné de toute forme de violence ou de conquête du pouvoir. Elles suivaient en cela les enseignements .du
Christ : « Mon Royaume n’est pas de ce monde ». (Note 2)

Ce qui est loin d’être le cas de l’Islam, qui se définit dès sa genèse comme Religion et Etat ou Religion et Monde (« Dinne wa
Dawla » ou « Dinne Wa Dounia » en arabe). Et la violence est consubstantielle à cet l’Islam, dès sa fondation par Mahomet à
Médine, la première année de l’Hégire.

Pour l’Islam, c’est Mahomet lui-même qui fonde de son vivant l’Etat islamique et s’octroie un pouvoir absolu d’essence
théocratique, après avoir conquis ce pouvoir par les armes. Après sa mort, le devoir des musulmans et de prolonger cet Etat
idéal pour l’éternité par le principe du Califat ou « Successoral de Mahomet ».

On peut également illustrer cette différence de nature, en comparant la vie de Jésus et celle de Mahomet et leurs actes
respectifs. On peut analyser ainsi la manière dont Jésus et Mahomet ont vécu et enseigné leur message respectif. Là aussi, les
historiens, aussi bien musulmans que non musulmans, sont unanimes sur les différences fondamentales comme le montre ce
bref rappel de la genèse du Christianisme et celle de l’Islam.

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