Zohra Nedaa-AMal : Abroger les versets ... 2

2. Le Coran est la Parole de Dieu et le fidèle musulman est avant
tout un « ’Abdu-Allahi », un esclave d’Allah.



En conséquence, le musulman fait
une allégeance et un serment
d’obéissance à Mahomet et aux
préceptes coraniques, puisque
Mahomet n’est pas seulement un
prophète inspiré par Allah, mais
c’est la parole divine d’Allah lui-
même qui lui a été révélée dans le
Coran.

La parole de Mahomet, quand il
récite le Coran, ne lui appartient
pas : elle est la Parole de Dieu. Le
Coran est par définition la Parole
de Dieu, avec cette conséquence
extrêmement importante :


Cette Parole est un Attribut de Dieu. Et en tant qu’Attribut d’Allah, le Coran est donc incréé, inaltérable et éternel.

Selon cette logique, les ordres contenus dans ce Coran, ne sont pas des ordres dictés par Mahomet, mais par Dieu lui-même :
ils sont donc prescrits pour l’éternité, sans limites ni dans le temps, ni dans l’espace. En conséquence, toute désobéissance aux
préceptes coraniques révélés à Mahomet, est une désobéissance à Dieu et une remise en cause sacrilège du décret divin.

Pour illustrer cette obéissance et cette soumission totale à Allah qu’exige l’Islam de la part de tous les croyants, on rappellera
que le Coran utilise les termes « ’Abd » ou « ’Abid » en arabe signifient « esclave » ou « serviteur », même si, dans le cadre du
Coran qu’on lit en France, ils sont traduits en français par « fidèle».

. Le musulman est un « ’Abd » ou « ’Abid » d’Allah.

Face à ces principes de base, on ne peut que constater à quel point la méconnaissance de l’Islam est répandue ou plutôt
entretenue dans l’opinion occidentale, à l’exemple de cet amalgame entretenu dans les traductions du Coran, entre
« esclave » ou « serviteur » et « fidèle » pour traduire les mots « ’Abd » ou « ’Abid » de l’arabe.

Pour tous ceux qui sont nés musulmans, qui ont appris la totalité du Coran dans la langue arabe et ont étudié l’Islam dans les
Madrasas et Instituts Islamiques du monde arabo-musulman, le constat est sans équivoque : la logique musulmane reste
particulièrement méconnue par l’immense majorité de l’opinion occidentale.

En premier lieu, on pense à ceux qui ne connaissent l’Islam que par le prisme déformant des traducteurs, des médias
dominants et des « spécialistes de l’Islam » qui, au nom du politiquement correct et de la pensée unique pratiquent la langue
de bois avec une constance inouïe. A travers ces prismes déformants, l’opinion occidentale donne cette pénible impression de
ne pas comprendre la « logique spécifique de l’enseignement islamique », sa manière profonde et spécifique de penser, croire
ou agir. Cette opinion occidentale donne l’impression de se contenter d’une projection sur l’Islam de ses propres principes
issus du Christianisme, de la pensée gréco-latine ou de celle des Lumières. Ceci mène à des erreurs de jugement et à une
incompréhension profonde du monde musulman, comme l’ont montré les derniers évènements du « Printemps arabe ».



Dans le cas de l’imam Chalgoumy qui refuse de « porter atteinte » au texte sacré du Coran, si on « raisonne » en tant que
musulman né et élevé dans l’Islam, on peut comprendre sans peine cette attitude. Et on réalise sans peine à quel point, le
raisonnement d’un Occidental est en déphasage complet avec la manière de voir d’un Chalgoumy, « fidèle musulman» ou
« ’Abdu-Allahhi », obéissant aux commandements d’Allah.



En se mettant dans cette « logique musulmane », on comprend alors que la demande faite à Chalgoumy d’utiliser la Raison,
pour «établir un corpus de textes à éliminer des mosquées, autrement dit un ensemble de versets à abroger du Coran »,
revenait pour ce musulman, à rien de moins qu’une demande de reniement de sa profession de foi : « J’atteste qu’il n’y a de
Dieu qu’Allah et que Mahomet est son Messager ». En effet, on demande à cet « imam modéré » de mettre la Raison humaine
au-dessus du texte coranique : ce qui constitue pour lui un sacrilège et un parjure de son engagement en tant que « ’Abdu-
Allahi » ou serviteur d’Allah. Ce parjure constitue un sacrilège grave, qu’aucun vrai musulman ne peut accomplir sans se sentir
« Apostat » !

. Faire un parallèle entre les principes fondamentaux du Christianisme et
de l’Islam.

Pour justifier cette affirmation extrêmement forte, je me propose de faire dans les paragraphes qui suivent, un bref rappel des
fondamentaux de l’Islam. Et pour mieux les illustrer auprès d’un Occidental non musulman, je me propose de mettre en
parallèle ces fondamentaux de l’Islam avec leurs équivalents dans le Christianisme. Cette mise en parallèle des deux
principales religions en France : le Christianisme et l’Islam, a pour simple but de clarifier les idées, en fournissant des repères
intelligibles en Occident.

C’est également une manière de répondre à Jean Daniel qui écrivait ( http://tempsreel.nouvelobs.com/jean-
daniel/20121009.OBS5083/un-terrorisme-a-la-francaise.html ) : « C'est pourquoi je ne me lasserai pas de
réitérer avec force l'appel que nous avons lancé il y a quelques mois aux représentants des grandes religions – en particulier
celles qui se réclament ensemble du monothéisme- pour qu’ils expurgent les textes sacrés et les prières de toute espèce de
justification directe ou indirecte du meurtre, de l'assassinat, de la violence». Etant moi-même née musulmane dans un pays
musulman, j’ai eu le privilège de connaitre le Christianisme et son Histoire dans le cadre de mes études. En conséquence, je
n’ai pas les compétences pour analyser les autres religions comme le Judaïsme ou le Bouddhisme. Aussi, je me limiterais à
faire un parallèle entre l’Islam et le Christianisme, pour dire à Jean Daniel, qu’on est pas obligé de faire partie des penseurs et
des intellectuelles, pour constater que le problème de la violence dans les textes sacrés, concerne en premier lieu l’Islam. Jean
Daniel, dans un souci de relativisme selon le principe que « tout se vaut », parle comme si l’Evangile était concerné par
l’incitation à la haine, au meurtre ou l’appel à la violence au même titre que le Coran. On a l’impression qu’il ne s’est jamais
donné la peine de lire ces deux textes sacrés, alors que tout un chacun peut constater, par cette simple lecture, l’immense
fossé qui sépare le Cran de l’Evangile. Il me semble qu’il ne faut pas être grand savant pour constater à quel point ces textes
fondateurs des deux religions, le Christianisme et l’Islam, transmettent des messages, transmettent des messages différents.

C’est pour cette raison, qu’une analyse objective et sans complaisance de ces deux religions, permettra de clarifier beaucoup
de choses. Et pour ne pas rester abstraite, cette analyse des deux religions, se basera une mise en parallèle et une


Description : http://www.atotheword.com/wp-content/uploads/2011/03/jesus-of-nazareth.jpg
Fig. 5 : Jésus guérissant l’aveugle: « L'Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a
donné l’onction, pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, pour que
les captifs soient libérés de leurs chaines et pour que les aveugles
retrouvent la vue … »

comparaison de ce qui est comparable. Aussi, ai-je choisie choisi de comparer le Christianisme authentique, à travers la vie de
son fondateur, Jésus, ses actes et son message contenu dans l’Evangile, à l’Islam authentique à travers également la vie, les
actes de Mahomet et son message contenu dans le Coran

Et pour commencer ce parallèle, on peut analyser en premier lieu, la manière dont les deux religions définissent le rapport
entre Dieu et sa création : l’être humain.

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