Temoignagne d'un prêtre en réponse à une question de la Commission spéciale prostitution : Assemblée nationale


 Memo : voir le discours du Pere Samuel à l'OSCE sur l'islam :
http://www.youtube.com/watch?v=uDKv2zpBpls#t=46



La question de l'existence d'un "besoin irrépréssible des hommes" a été posée par la commission parlementaire sur la prostitution.

J'apporte ici des textes du Père Samuel, qui lui a choisi la chasteté et la virginité. Pourtant le Père Samuel est un homme et pas une demi-portion d'ailleurs.

Il aborde cette question par le biais du débat sur le célibat des prêtres, qui m'indiffère complètement, mais son texte exprime son point de vue sur la décision d'être vierge et chaste et explique clairement qu'à aucun moment il n'est question de remettre en cause ce choix, ce qui montre qu'il est parfaitement possible, qu'aucun prétendu besoin physique masculin ne s'y oppose.

Les passages que je réprouve dans ce texte sont en fait ceux des Evangiles, qui racontent comme si cela allait de soi que certains apôtres ont abandonné leur femme pour suivre Jésus, et même que l'une d'elle a fini dans la prostitution comme "autre  aspect du célibat" :  on n'abandonne pas sa femme, on ne manque pas à son devoir de secours (!)



Je suis prêtre de l’Église catholique

En Orient, il existe plusieurs communautés chrétiennes dont certaines, catholiques, reconnaissent l’autorité du Pape et d’autres, qu’on appelle orthodoxes, ne la reconnaissent pas. Chacune de ces communautés, qu’elle soit catholique ou orthodoxe, a à sa tête un dignitaire religieux appelé Patriarche.
En ce qui me concerne, je fais partie du peuple syriaque, qu’on appelle aussi araméen, un peuple qui parle la langue du Christ et des Apôtres. Le peuple araméen est partagé entre deux communautés : l’Église syro-orthodoxe, dont le patriarche réside à Damas (Syrie), et l’Église syro-catholique dont le patriarche réside à Beyrouth (Liban). Depuis le début de l’année 2009, le patriarche de l’Église syro-catholique est Sa Béatitude Ignace Youssef III Younan, nommé par lePape Benoît XVI.
Le 29 juin 1967, j’ai été ordonné prêtre de l’Église syro-catholique au Liban, dans l’église du séminaire patriarcal de Charfet, par l’archevêque Grégoire Ephrem Jarjour, auxiliaire du patriarche et cardinal Gabriel Tappouni.
Le 23 octobre 1988, j’ai reçu la dignité de chorévêque des mains du même archevêque Grégoire Ephrem Jarjour, venu spécialement du Liban en Belgique pour l’occasion, en remerciement de l’aide que j’ai toujours apportée aux chrétiens de l’Orient et plus spécialement aux orphelins.Chorévêque, qui signifie « évêque des campagnes », est un titre encore en usage dans les Églises chrétiennes orientales et confère à celui qui le reçoit le droit de porter l’anneau, la croix pectorale et le titre de « Monseigneur », à l’instar d’un évêque.
Du 17 au 19 juin 2009, je suis allé à Rome pour y rencontrer mon supérieur hiérarchique, le Patriarche Ignace Youssef III Younan qui, à l’occasion de sa récente élection, a été reçu par le Pape Benoît XVI.

Le 17 juin 2009, j’ai assisté à l’audience générale du 
Pape Benoît XVI avec le Patriarche et toute la hiérarchie de l’Église syro-catholique. Le 18 juin 2009, sur l’invitation du Patriarche, j’ai concélébré, dans la Basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome, la sainte messe catholique en langue syriaque avec plusieurs autres prêtres, 15 évêques, le Patriarche Ignace Youssef III Younan et 2 cardinaux, dont le Cardinal Sandri, représentant Sa Sainteté Benoît XVI et préfet de la Congrégation des Églises orientales. Le 19 juin 2009, j’ai pu à nouveau rencontrer plusieurs évêques et archevêques syro-catholiques dans la résidence Sainte-Marthe située au cœur duVatican.
Un prêtre qui ne serait pas catholique, autrement dit qui ne ferait pas partie de l’Église catholique, ne serait jamais autorisé à concélébrer une messe catholique avec un Patriarche catholique, 2 cardinaux, 15 évêques et plusieurs prêtres catholiques dans l’une des plus grandes églises catholiques de Rome, la Basilique Sainte-Marie-Majeure.
De 1975 à 1990, j’ai officié en Belgique, dans le diocèse de Tournai, mais j’ai toujours dépendu du Patriarcat syro-catholique d’Antioche, au Liban, qui reconnaît l’autorité du Pape. Je fais donc bien partie de l’Église catholique orientale et les critiques de l’Évêché de Tournai à mon égard sont sans valeur. Et j’ajoute que, quand un prêtre est ordonné, il l’est pour l’éternité et personne ne peut invalider ses sacrements, pas même Dieu le Père.
Charles Clément Boniface, dit Père Samuel, prêtre catholique.

LE PÈRE SAMUEL, PRÊTRE CATHOLIQUE, VOUS REÇOIT TOUS, CROYANTS OU NON, GRATUITEMENT.


Personnellement, je suis heureux d’être prêtre catholique, célibataire et vierge et de le rester jusqu’à la mort. Aujourd’hui, tout le monde parle de Jésus et de l’Évangile, y compris les journalistes, les romanciers et les écrivains incroyants dont la plupart vivent dans le péché et l’adultère au milieu d’une société où les mariages, de moins en moins nombreux, se terminent de plus en plus souvent par un divorce.


Alors, de grâce, que les incroyants, les catholiques « à la carte » et les prêtres modernistes habillés en pantalons jeans, comme des clochards dangereux dans la cité, arrêtent de se mêler de ce qui ne les regarde pas et qu’ils cessent de critiquer le célibat des prêtres en citant seulement les paroles du Christ qui leur conviennent. Ils n’ont aucune leçon à donner. Leur but est en fait de ridiculiser le vrai prêtre et de le rabaisser au rang de n’importe quel homme marié, plus préoccupé par les problèmes de sa femme et de ses enfants que par ceux de ses fidèles.


Et que ces mêmes incroyants cessent aussi de citer en exemple le cas des pasteurs protestants et des prêtres orthodoxes qui, contrairement aux prêtres catholiques, peuvent se marier. Chez les orthodoxes, à cause du mariage de leurs prêtres, le peuple est tombé dans la pauvreté et l’ignorance et a subi la domination des musulmans puis des communistes.


Chez les protestants, il n’y a pas de sacerdoce, n’importe qui peut devenir pasteur. Quand un pasteur protestant se convertit au catholicisme, il doit recevoir l’ordination des mains d’un évêque catholique pour devenir prêtre, comme cela s’est fait en 2005 à Namur, chez 
Mgr Léonard. Voilà la preuve qu’il n’y a pas de sacerdoce chez les protestants.


Chez les catholiques, par contre, existe le sacerdoce, institué par le Christ il y a deux mille ans et qui fait du prêtre le représentant du Christ sur la terre. À ce propos, le célèbre prédicateur belge,
Cornelius a Lapide (mort en 1637), a donné un très beau commentaire sur le pouvoir que le Christ donna à ses apôtres, dans l’évangile selon saint Jean (20, 21-23) de pardonner les péchés :


« Les Juifs étaient dans la vérité, lorsqu’ils disaient: Qui peut remettre les péchés, si ce n’est Dieu seul : Qui potest dimittere peccata, nisi solus Deus ? (Luc, 5, 21) Or, le prêtre remet les péchés, donc il est comme Dieu ; il tient la place de Dieu, il a les pouvoirs de Dieu. Après Dieu, il est Dieu sur la terre, dit saint Clément : Post Deum terrenus Deus(Constitutions Apostoliques, livre II, chapitre XXVI). »

Les Trésors de Cornelius a Lapide (édités par l’abbé BARBIER), Paris, 1856, t.IV, p.72.

Conformément à cette pensée de saint Clément (4ème pape, 88-96), si Dieu, qui est au ciel, n’a pas de femme alors le prêtre, qui est Dieu sur terre, ne peut pas avoir de femme non plus.


D’ailleurs, le mot « célibat » vient du latin 
caelibatus (de caelebs) qui signifie également « vie céleste » (de caelum qui veut dire « ciel »). Tertullien († 225), le premier grand théologien chrétien de l’Histoire, disait : « Le célibataire est l’habitant du ciel. » Le prêtre, qui représente Dieu, doit donc être, plus que quiconque, célibataire.


Pour critiquer le célibat du prêtre, beaucoup affirment que les apôtres étaient mariés, alors que les évangiles ne disent rien de semblable, sauf peut-être pour 
saint Pierre, dont Jésus a guéri la belle-mère (Saint Marc, 1, 29-31). De toute façon, s’ils se sont mariés, c’est avant de devenir apôtres car, une fois devenus les disciples de Jésus, ils l’ont suivi en laissant tout derrière eux.


À l’appel du Christ, 
saint Matthieu, qui était collecteur d’impôts, s’est levé et a quitté son bureau (Saint Matthieu, 9,9). Saint Pierre et son frère saint André, qui étaient pêcheurs, ont abandonné leur barque pour suivre Jésus, tout comme saint Jacques et saint Jean, qui ont laissé leur père Zébédée (Saint Matthieu, 4, 18-22). Plus tard, le chef des apôtres, saint Pierre, le seul dont le mariage est à peu près certain, dit clairement à Jésus : « Vois, nous avons tout quitté pour te suivre » (Saint Matthieu, 19, 27).


Saint Pierre et les autres apôtres ont suivi la recommandation que le Christ leur a faite : 
« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive » (Saint Matthieu, 16, 24). Jésus lance cet appel à tous ceux qui veulent le suivre, particulièrement en devenant prêtre ou religieux. Jésus n’oblige personne et laisse la liberté à chacun. Mais ceux qui décident librement de le suivre doivent tout quitter.


Dans un autre passage des évangiles (Saint Matthieu, 19, 1-12), Jésus fait encore allusion au célibat des prêtres. Aux Pharisiens qui étaient venus le trouver pour lui demander s’il était permis à un homme de répudier sa femme, Jésus répond que le mariage doit rester indissoluble et qu’un homme qui répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère. En entendant cela, les apôtres se demandent alors s’il n’est pas mieux de ne pas se marier. Le Christ leur répond :


« Tous ne comprennent pas ce langage, mais ceux-là à qui c’est donné. Il y a, en effet, des eunuques qui sont nés ainsi du sein de leur mère, il y a des eunuques qui le sont devenus par l’action des hommes, et il y a des eunuques qui se sont eux-mêmes rendus tels à cause du Royaume des Cieux. Qui peut comprendre, qu’il comprenne ! »


Les hommes qui se sont faits eunuques pour le Royaume sont en fait les prêtres qui, pour devenir les serviteurs du Christ, ont renoncé au mariage et ont choisi de demeurer célibataires et chastes. Dès lors, nous pouvons dire avec Jean-Claude BOLOGNE (
Histoire du célibat et des célibataires, Fayard, 2004, p.51-52) :


« L’enseignement de Jésus de Nazareth est celui d’un célibataire qui s’adresse à des célibataires ou à des hommes qui ont pour lui délaissé leurs femmes. S’il y a autour d’eux des femmes – Marie de Magdala est la plus connue –, elles n’interviennent ni dans la prédication, ni dans l’organisation spirituelle, et encore moins dans la vie sentimentale du Christ et de ses apôtres. Une légende médiévale fait d’ailleurs de saint Jean l’Évangéliste, le marié des noces de Cana, qui, après le miracle de l’eau changée en vin, aurait quitté sa femme, Marie de Magdala. L’un aurait alors opté pour la virginité, l’autre pour la prostitution : l’avers et le revers du célibat. »


Ailleurs dans le Nouveau Testament, on retrouve des allusions au célibat. Dans l’Apocalypse (14, 1, 4-5), il est question de 144 000 élus, chiffre symbolique, présentés comme 
« ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges ; ils suivent l’Agneau [c’est-à-dire le Christ, victime innocente] partout où il va […], ils sont irréprochables. »


Dans sa première épître aux Corinthiens (6,3), saint Paul, qui était célibataire et prêtre, déclare : 
« Ne savez-vous pas que nous [les prêtres] jugerons les anges ? ». Un peu plus loin dans cette même lettre (7, 29-38), saint Paul recommande le célibat pour pouvoir se consacrer totalement à Dieu :


« Je voudrais vous voir exempts de soucis. L’homme qui n’est pas marié a souci des affaires du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur. Celui qui s’est marié a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à sa femme ; et le voilà partagé. De même la femme sans mari, comme la jeune fille, a souci des affaires du Seigneur ; elle cherche à être sainte de corps et d’esprit. Celle qui s’est mariée a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à son mari. […] Ainsi, celui qui se marie avec sa fiancée fait bien, mais celui qui ne se marie pas fait mieux encore. »


Selon saint Paul, le célibat de ceux et celles qui se consacrent à Dieu est donc meilleur que le mariage. Mais, comme le Christ, saint Paul laisse une entière liberté aux fidèles.


Dans les premiers siècles du christianisme (comme aujourd’hui encore en Orient mais seulement dans des cas exceptionnels d’extrême nécessité), des prêtres catholiques étaient ordonnés parmi les hommes mariés. Pour le comprendre, reprenons cette comparaison faite par 
saint Jérôme(Docteur et Père de l’Église latine, † 420) : « Dans une armée qui ne doit être composée que d’hommes [soldats] courageux, n’admet-on pas aussi quelques hommes faibles, parce que tous ne peuvent pas être forts ? » Alors, arrêtons de dire que, dans l’Église catholique orientale, les prêtres sont mariés. C’est archifaux !


Origène, philosophe, théologien et Père de l’Église grecque († 254), est d’avis que seul le prêtre célibataire et continuellement chaste est digne de célébrer la messe : « Il est certain que le sacrifice perpétuel est interrompu par ceux qui ont des rapports matrimoniaux ; c’est pour cela que je suis d’avis que celui-là seul doit offrir le Sacrifice [c’est-à-dire célébrer la sainte Messe], qui a fait vœu d’une constante et perpétuelle chasteté. »

Un peu d’histoire

C’est ainsi que dès l’an 300, alors que les chrétiens ne peuvent pas encore se réunir librement, un concile est organisé à Elvire, dans le sud de l’Espagne, et établit officiellement le célibat pour tous les évêques et les prêtres. Le concile de Carthage en 390 déclare même que le célibat ecclésiastique est une loi qui remonte aux apôtres.


Saint Épiphane (Père de l’Église grecque, † 403) et saint Jérôme font remarquer que les prêtres, qui sont toujours appliqués aux choses spirituelles, qui offrent constamment le Sacrifice de la sainte Messe et doivent prier pour le peuple, sont obligés de s’abstenir du mariage et de tout ce qui y a rapport.


En 386, une décrétale du pape 
saint Sirice (38ème pape, 384-399) condamne l’attitude des prêtres qui ne respectent pas le célibat. À sa suite, saint Léon le Grand (45ème pape, 440-461), ce grand pape qui sauva Rome de la destruction des Huns d’Attila, déclare : « La loi de la continence est la même pour tous les serviteurs de l’autel, pour les évêques et pour les prêtres. »


Comme on peut le constater, le célibat des prêtres a été officialisé au IVe siècle mais son principe remonte au fondateur même du christianisme, Notre Seigneur Jésus-Christ. Au début du Moyen Âge, cette règle du célibat est restée en vigueur mais, au fil du temps, elle a été bafouée par plusieurs prêtres. C’est ce qui a amené le pape 
Grégoire VII (157ème pape, 1073-1085) à réaffirmer de toute sa force la loi du célibat pour les évêques et les prêtres, en interdisant notamment aux fidèles d’assister à la messe d’un prêtre marié.


Le célibat des prêtres, qui a encore été rappelé lors des conciles œcuméniques du Latran (1123) et de Trente (1545-1563), n’a donc pas été inventé au Moyen Âge par saint Grégoire VII qui n’a fait que rétablir ce qui existait depuis toujours.


En 2005, l’évêque de Namur, Mgr Léonard, s’est clairement opposé à saint Grégoire VII et aux conciles de Latran et de Trente en ordonnant prêtre un homme marié, ancien pasteur protestant. L’évêque a commis une erreur car, selon le pape saint Grégoire VII, les fidèles ne devraient même pas assister à la messe célébrée par ce prêtre marié.


Le prêtre est l’homme de Dieu, il ne peut donc être l’homme d’une femme. Le prêtre représente Jésus. Or Jésus n’a pas fondé de famille personnelle et n’a couché avec aucune femme. De la même manière, le prêtre, qui représente le Christ sur la terre, ne doit pas fonder de famille personnelle et doit rester célibataire et totalement chaste, afin d’être disponible pour tous, gratuitement et à tout moment. Bien ou rien !!!


Le prêtre doit rester célibataire pour accomplir sa mission, celle de sauver les âmes en étant libre de toute attache, sauf celle qui le lie à Dieu. Comme le disait 
Balzac († 1850) : « Le prêtre n’appartient à personne d’autre qu’à Dieu. » Et je le répète, l’homme de Dieu ne peut pas être l’homme d’une femme.

Père Samuel

Prêtre catholique 

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