Mes revendications pour le 25 novembre : journée contre les violences

Dommage que nous ne soyons pas "TOUTES DES VAHINEES" !

Pour ma part, si je partage globalement les revendications des associations ci-dessous  ( http://elisseievnatome2.blogspot.fr/2013/11/paris-le-23-novembre-14h30-montparnasse.html )  ,  je regrette que rien dans les revendications des associations féministes autour du CNDF n'apparaissent concernant l'enseignement du mépris des femmes et de la violence envers elles, qui est propagé par l'enseignement de l'islam ( ce n'est pas la seule idéologie à le faire, mais certainement l'idéologie mysogyne la plus subventionnée actuellement !) à travers la diffusion de ses textes classiques dans les mosquées et centres culturels (!), largement financées frauduleusement sur nos fonds publics.
L'OMERTA féministe sur l'islam continue.

Par ailleurs je considère que l'achat de "gestation" relève de l'achat de prostitution et doit être soumis aux mêmes peines au minimum, car il relève de plus d'une violence psychologique envers la mère "porteuse" et d'une probabilité ( à étudier ?...) de maltraitance prénatale envers l'enfant. Je me réjouis que la Cour de Cassation ait récemment opposé un refus de principe à l'inscription à l'Etat civil français d'enfants nés de GPA à l'étranger, car à la fraude s'ajoute un degré de violence qui justife que la filiation même certaine biologiquement ne soit pas inscrite à l'instar de la filiation incestueuse ou ne donne pas droit à autorité parentale, comme dans le cas d'autres maltraitances.

Il faut aussi rappeler qu'en matière d'avortement il y a deux sortes de violences envers les femmes :
- l'une est celle des brutalités subies par les femmes qui avortent ( délai d'attente qui signifie retardement de l' IVG, refus d'anesthésie, brutalité verbale, négligence pour l'intimité ..)  et dont on peut trouver plusieurs témoignages dans le livre : " J'ai avorté et je vais bien merci" : http://blog.jevaisbienmerci.net
- l'autre est celle des pressions que subissent des femmes qui seraient prêtes à être mère pour avorter : sous couvert d'un discours de "raison", ce que "la société" leur ai dit en réalité c'est : " ton môme on n'en veut pas, on ne veut pas t'aider à l'élever, alors soit intelligente, soit raisonnable : ton môme crève le, on ne t'oblige à rien hein, mais si tu ne le fais pas votre vie sera un enfer à tous les deux ..."
Là encore, construire des édifices religieux ou des arènes de spectacles, alors que le nombre de crèches et autres aides aux mères de jeunes enfants est insufffisant, est intolérable.

Il ne faut pas oublier encore, les violences que représentent toutes les pressions sur les femmes pour se plier à des traitements "esthétiques" ou "hormonaux", sous prétexte de conformité à leur "féminité", de leur devoir de "plaire".





" on dit non à la mosquée, on veut pas porter le voile"


La chari'a, faut pas charrier par 1ere-polynesie

http://www.c-e-r-f.org/fao-227.htm

Cercle d'Etude de Réformes Féministes

Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté

GHASSAN ASCHA

MARIAGE, POLYGAMIE ET RÉPUDIATION EN ISLAM

Justifications des auteurs arabo-musulmans contemporains


Éditions L'Harmattan  1997


Ghassam Ascha, né en 1948 en Syrie, est professeur d’islamologie à l’université d’Utrecht (Pays Bas).


Pour lui : 
« Loin de toute justification par rapport à l'Occident, la femme arabo-musulmane doit elle aussi obtenir ses droits du fait que la société d'aujourd'hui, telle qu'elle a évolué, le demande et le justifie et non pas parce que ces droits seraient contenus dans une « meilleure » interprétation ou lecture du Coran. (...)
Après la libération juridique de la femme, par les autorités politiques, ces ulémas seront contraints de dévelop­per une apologétique pour adapter la tradition religieuse à la réalité sociale, en admettant, par exemple, que les versets du Coran traitant de la position de la femme dans la société relèvent - comme les versets traitant de l'esclavage d'une époque déterminée et ne sont plus applicables à l'époque actuelle. (...)
Le caractère sacré du Coran n'en sera aucunement altéré et ces pays n'auront aucune raison de craindre la perte de leur identité islamique. Seuls seront perdants les hommes qui veulent utiliser le sacré pour justifier certains privilèges. Tout ce qui fait l'essence-même de l'islam restera universel. L'islam sera toujours, même après la libération juridique de la femme, une religion qui procure l'expérience spirituelle à des millions de croyants. »


Il expose les droits de l’épouse selon les « auteurs arabo-musulmans contemporain :

« Son droit à être corrigée par son mari en cas de faute. »
Certains auteurs considèrent que, dans le cadre des bons rapports entre époux, l'épouse a droit à ce que son mari lui apprenne ses obligations religieuses et son devoir envers lui et a droit également à la correction en cas de déviance.
Quant à l'enseignement à la femme de son devoir à l'égard de son mari et à sa correction par lui, les fuqahâ' ainsi que certains auteurs contemporains les font entrer dans les droits de l'épouse, en partant du principe qu'il est de la responsabilité du mari de guider sa femme vers le droit chemin. Et puisque c'est dans l'intérêt de la femme, ceci constitue donc un de ses droits. »
Le Coran a donné à l'homme le droit de corriger son épouse si celle-ci refuse de lui obéir. Ce verset a suscité jadis d'interminables débats entre les fuqahâ'. »
L'un des points du débat était la question de savoir si la correction doit être graduelle ou non
Le débat portait également sur la manière dont il faut user des trois moyens de correction: la réprimande (maw'iza), l'abandon du lit (hajr) et le châtiment corporel(darb).
La plupart des fuqahâ' se sont accordés pour dire que le châtiment corporel a la correction pour seul but, qu'il doit être modéré (ghayr mubrih), qu'il doit être administré à plusieurs endroits du corps et qu'il doit épargner le visage et le ventre. Les fuqahâ' ont défini le châtiment modéré comme étant celui qui ne fracture pas un os, qui ne fait pas couler de sang, qui ne sectionne pas un organe du corps et n'entraîne pas la mort.
D'autre part, ils ont divergé sur les instruments à utiliser pour frapper. D'aucuns ont exigé que ce soit avec une serviette roulée, avec un cure-dents, avec un petit roseau ou avec la main, pourvu, précisent certains, que la main soit ouverte, tandis que d'autres ont permis de frapper avec le bâton ou avec le fouet.
Les fuqahâ' ont discuté également des raisons autorisant la sanction physique.
Or tous les fuqahâ' sont unanimes à dire que le type d'indocilité le plus important autorisant à frapper sa femme est le refus de celle-ci de satisfaire le désir sexuel de son mari.
Il nous reste à dire qu'en dépit de leur accord sur la légèreté de la correction corporelle, les fugahâ' ont divergé sur la responsabilité de l'homme, lorsque la punition infligée entraime une infirmité ou la mort de la femme.
Quant aux auteurs musulmans contemporains, ils considèrent les trois phases de correction comme une forme de «traitement thérapeutique » (mu'âlaja tibbiyya); ainsi, le médecin (l'époux) applique le médicament (correction) adéquat à la maladie (désobéissance) qu'il faut guérir chez sa femme malade (indocile: nâshiza).
Néanmoins, il y a plusieurs hadiths qui désapprouvent, d'une manière ou d'une autre, cette pratique; en voici quelques-uns: « L'un d'entre vous battrait-il sa femme comme une esclave, pour s'unir à elle à la fin du jour?' »; « Le meilleur d'entre vous est celui qui se montre le meilleur avec sa femme" ». Il y a de même un hadith qui interdit de frapper au visage, et un autre qui atteste que le Prophète n'a jamais frappé une femme. Toutefois, ces hadiths sont contredits par d'autres. Ainsi, on rapporte que le Prophète a permis de frapper au visage. Dans un autre hadith attribué à sa femme Aisha, celle-ci rapporte qu'elle fut frappée au thorax. L'on rapporte également: « Accroche ton fouet là où ta femme peut le voir »; « L'homme qui frappe sa femme n'a pas de compte à rendre' ».
Ce qui est intéressant à signaler ici, c'est que l'on ne distingue pas chez ces auteurs des opposants et des approbateurs de ce châtiment, mais que nous trouvons les deux attitudes contradictoires dans les écrits de tous, sans que cela leur pose un problème intellectuel.

Ci-après quelques exemples de ces justifications:

Mahmud Shaltut, recteur d'al-Azhar (1959):
« le châtiment corporel est destiné à celles qui sont marginales et déviantes, insensibles au raisonnement et à la rupture sexuelle. Dans ces cas, le châtiment corporel devient naturel. C'est une nécessité que la nature de la société réclame". »

Mohammed Qutb, le frère de Sayyid Qutb, le théoricien des Frères musulmans en Égypte (1960):
« Il faut rappeler d'une part que cette arme de réserve ne doit être employée que lorsque tous les autres moyens pacifiques de redressement auront échoué. Par ailleurs, il est des états de déviance psychologique que l'on ne peut guérir que par ce moyen. La psychologie enseigne que les autres procédés n'échouent que chez les individus qui, très souvent, sont atteints de déviance psycho-sexuelle appelée masochisme. Ils ne se calment et ne deviennent viables pour l'entourage social qu'après avoir subi un traitement sévère, matériel et moral à la fois. Ce genre de névrose [le masochisme] est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Si l'épouse relève de cette catégorie, le châtiment corporel devient pour elle un remède. Ce châtiment satisfait son désir. Une fois qu'elle l'a subi, son tempérament devient plus équilibré et tout rentre dans l'ordre!. »

Abbas Mahmud al-Aggad, l'un des écrivains arabes les plus célèbres (1969):
« II arrive à la femme de jouir de douleur car celle-ci est liée à l'une des fonctions qui lui tient le plus à cœur, à savoir la nature du sentiment de la maternité... il n'est pas étonnant qu'elle jouisse chaque fois qu'elle est châtiée de la part de son mari'. »

Ahmad Mohammed Jamal, professeur de culture isla­mique à l'université du Roi Abdulaziz en Arabie Saoudite (1974): « L'expérience renouvelée confirme que certaines femmes se trouvent rétablies après l'épreuve du châtiment corporel. Elles se remettent et redeviennent normales et soumises. »

Madame Kawthar Kamil Ali (1984):
«Le châtiment corporel exercé sur la femme n'est nullement une humiliation pour celle-ci - comme on le prétend -, mais il est plutôt un moyen de traitement utile, dans certains cas, pour certaines personnes déviantes et rebelles... Par ailleurs, la légitimation de frapper les femmes n'est pas une affaire que désapprouve la raison ou la nature humaine pour qu'il soit besoin de l'interpréter. C'est une chose dont on a besoin quand l'atmosphère sociale est polluée et les mœurs immorales ont pré­dominé... Le fait d'accorder ce droit à l'homme s'insère dans le domaine de l'organisation évoluée de la société et de la famille à la fois. »

Atiyya Saqr (1989) membre du concile des recherches islamiques à Al Azhar :
« Le châtiment corporel est en général une des méthodes de correction pour les désobéissants. C'est un principe qu'établissent tous les gens sensés, même s'ils divergent sur sa quantité et sur la façon de son application. Il ne faut pas le méconnaître s'il s'est imposé comme moyen de redressement et de correction. Frapper la femme indocile est donc la dernière des phases de la correction. Seule la femme déviante le mérite, . quand la réprimande et le boycott sexuel ne donnent pas leur résultat. Aux grands maux les grands remèdes, comme on dit. Cette maladie de la femme est appelée par les psychologues du nom de masochisme'°°. »

Il est clair que l'autorisation donnée par le Coran aux hommes de frapper leurs femmes met les auteurs musul­mans contemporains devant une situation critique. Toute fois, au lieu de résoudre ce problème en plaçant cette autorisation dans son cadre historique, social et culturel, comme on l'a fait pour ce qui est de l'esclavage et du concubinage avec les femmes esclaves - autorisés également par le Coran - ces auteurs ne cessent de déployer leurs efforts intellectuels à la recherche de l'aptitude des femmes à être battues. C'est là un des maints exemples indiquant l'échec des penseurs musulmans à faire adapter la pensée islamique aux exigences sociales et culturelles de l'époque actuelle. »

Cercle d'Etude de Réformes Féministes


Face aux obscurantismes
(l’islamiste et les autres):
Le Devoir d’être Libre



Préface de Corinne Lepage



"LE BAL DE LA PROMO" Norman Rockwell 1949


 Philosophie du droit des femmes
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DU DEVOIR D’ETRE LIBRE


Et moi, qu'est ce que je pouvais faire ? ..Il criait... Il avait mal .. Toute la journée.. Alors j'ai trouvé la solution, je lui injectais de la vodka.
Svetlana Alexievitch  La supplication 
Tchernobyl  Chronique d'un monde après l'apocalypse.



Après tout pourquoi être féministe ?
Pourquoi s'échiner à vivre libre et non soumis-e ?

N’est il pas plus simple que chacun reste aux places traditionnelles resultant du rapport de force physique ?

Les hommes ont gagné le combat de la valorisation,  de la confusion entre universel et masculin, rationnel, intellectuel, génial. Pour la simple raison que « la raison du plus fort est toujours la meilleure ».
Françoise Héritier, pense que le constat de phénomènes passifs d'écoulement sanguin chez les femmes aurait mené l'humanité à une valence différentielle des sexes, et trouve la théorie de la force simpliste. Ce qui est simple peut aussi être vrai. Si les femmes pesaient 1,5 le poids des autres, même se répandant en sang et autres liquides, et en cloque 365 jours par an, elles domineraient la société : quand la moitié du village et de la maisonnée peut mettre l'autre KO, le vainqueur est vite trouvé.

Et alors ? Et si c'était bien comme ça après tout ?

L’un de nous décide pour les deux, bien sur on (la société, les autres hommes) admoneste le décideur pour qu’il soit équitable – pas "égal"; puisqu’il est plus "égal" que l’autre – , et tout irait bien.
Christine de Pisan[1] disait que la grande chance dans la vie d’une femme est de trouver un bon mari .... Tout irait bien, sauf pour les malchanceuses, il faudrait donc s'y résigner... Voilà une bien curieuse morale.

Bon et alors ?  Si le système fonctionne majoritairement bien, si les injustices sont interdites, poursuivies, tout va bien, pourquoi changer en fonction de phénomènes minoritaires ?

La première réponse qui vient à l'esprit des féministes, c'est que les systèmes basés sur l'inégalité, aboutissent  au déni des injustices, (non seulement de leur réalité mais même de leur nature d'injustice), à l'impunité des agresseurs, et qu'il certainement faux de dire que les injustices restent minoritaires.
Mais supposons, que l'on puisse parier qu'il serait plus aisé, plus simple dans l'ensemble, de vivre en acceptant une hiérarchie reflétant les rapports de force.

Oui mais :  et ma responsabilité ? 
Envers les victimes d’injustice ? Celles qui tombent sur des hommes mauvais ? Envers les victimes d’injustices éventuelles de mon mari, des hommes ?

Qui n'est pas libre, qui n'exerce pas de pouvoir, ne peut pas, peut en tout cas moins, savoir ce qui est juste.
Les révolutionnaires  ( de 1789 en France comme de 1979 en Iran..) enjoignaient aux femmes de faire la morale à leurs maris tout en leur interdisant de voter et de sortir de la maison, comme si par un miracle elles pouvaient savoir sans apprendre. Ce n’était qu’une odieuse façon de les tenir pour responsables de tous les maux , d’exonérer leur époux et de les punir elles sans les circonstances atténuantes.  Ils se cachaient le fait qu'en réduisant les droits des citoyen-nes, en les assignant au foyer, c'est la capacité de juger qu'ils détruisaient. Ils se cachaient surtout que ce faisant ils ne traitaient pas "l'être humain.. conformément à sa dignité", pour reprendre les mots de Kant ... en 1784.

Et ma responsabilité ...
On n’a pas le droit de rester esclave. On n’a pas le droit, en se rendant ignorant-e, en se plaçant dans des conditions qui rendent naïf-ve, et même niais-e, d’abdiquer notre fonction de moraliste, de donneur de leçon, pouvant se tromper mais au moins exerçant sa réflexion et son analyse, et la disant à la société.

Nous , êtres raisonnables et capables de juger, capables de distinguer le bon et le mauvais, le juste et l’injuste, ce qui fait mal a l’autre, au moins par référence à ce qui nous ferait mal a nous, nous n’avons pas le droit d’abdiquer ces fonctions, nous n'avons pas le droit d'abdiquer notre pouvoir d'empêcher l'injustice.

Nous n’avons pas le droit de nous défaire des moyens de mettre en œuvre les décisions qu'impliquent ces jugements, de nous défaire des moyens d’aider, de secourir, de sauver, d’empêcher les violences de se commettre. Nous sommes complices de ce que nous n’empêchons, et que nous pourrions empêcher.

Même si la disproportion des forces physiques, aggravée par la biologie (ce sont les femmes qui sont enceintes, allaitantes...), fait que cela n’est pas facile.
Même si cela n’est pas facile, même pour les hommes de bonne volonté, même dans les couples partageant le même idéal d’égalité, même dans les sociétés ayant des législations égalitaires et anti discriminatoires. Parce que même avec de la bonne volonté, le pouvoir va au pouvoir, les meilleurs postes aux plus forts, l'autorité aux plus grands, même avec la meilleure volonté, il est plus logique que qui gagne le moins dans le couple s'arrête plus probablement de travailler et tombe dans la dépendance de l'autre  etc, etc...
Malgré tout, il faut chercher, inventer des solutions, il faut le vouloir, il faut choisir la liberté.
La même liberté pour les hommes et pour les femmes, refuser les dépendances qui débouchent sur la soumission. La même autonomie, pour garder le droit de dire, de s'opposer aux injustices, aux violences.

Et même si cela n'était pas possible.
" Supposons que quelqu’un réussisse à prouver qu’une société égalitaire est impossible du fait - notamment - que des différences entre les hommes, cela suffirait-il pour que les hommes renoncent à l’idéal d’égalité, cessent de lutter et même de mourir pour une société qu’ils aspirent à réaliser ?" Yechayahou Leibovitz[2]

LIBERTE

De quelle liberté s'agit il ?

Il y a une conception de la liberté comme simple liberté de choix pour soi. C'est une liberté isolée de l'ensemble des autres humains, des autres libertés, déconnectée de la responsabilité de l’exercice de cette liberté envers les autres, une liberté ponctuelle, sans vision du temps, sans préservation de la liberté à venir.
A cette conception de la liberté comme une sorte de libre marché de droits-à , correspond l'idée de la liberté de s’enfermer, y compris définitivement dans une situation d’abolition de la liberté.  Ce n'est pas la notre.

La liberté, c'est la liberté de pouvoir toujours tout remettre en cause, de s'interroger sur tout, sur la conséquences de ses actes, sur tout , en tout, toujours, aujourd'hui, et dans les temps à venir, soi même, et dans l'ensemble de l'humanité, présente et future.
La liberté est la meilleure notion de l'infini. C'est bien par là que les férus de mystiques peuvent dire que le visage d'un être humain, réfléchissant sa liberté, est l'image de l'infini d'une déité.

Pourquoi ?
La liberté parce qu'il faut répondre,  à l'infini des questionnements, présents et à venir, et ne rien fermer, qui puisse en se fermant, empêcher de chercher les réponses, de chercher comment répondre de ses actes devant tous ces évènements, de savoir ce qui est juste, responsable, face à cela.

On a le devoir d'être libre, pas seulement pour sa liberté personnelle, mais pour défendre la liberté des autres.
On a le devoir d'être libre pour défendre les autres.


LIBERTE ET DIGNITE

Il faudrait se respecter soi même, il faudrait respecter sa propre dignité ...  Phrases creuses.
Phrases qui sonnent le plus souvent comme l'annonce d'une pluie d'interdits pour les femmes. Ne baise pas cela te déshonorerait .. On honore les ordres mendiants mais pas les prostituées : et pourquoi donc ?

Et si ma liberté est d'expérimenter l'indignité, l'humilité, l'obéissance, et même l'humiliation ? Et si ma liberté est de connaître le monde vu de cet en-dessous de la dignité, de vivre sans vêtements repassés, sans avaler mon parapluie et même en schnorrer (mendiant) ? Et si j'ai d'autres urgences qu'une façade de ce qui est d'habitude respecté ? Urgence d'apprendre les autres, moi-même, l'inconnu, par cette voie étrange ?

Si ma liberté est là, je dois être libre. Connais toi toi-même. La dignité est dans la liberté, pas dans le simulacre de dignité.

Ce n'est pas sa propre dignité que l'on doit respecter, c'est celle des autres, la liberté des autres assurément, et sa propre liberté à soi, qu'il ne faut jamais aliéner définitivement ou absolument au risque de ne pas être présent pour les autres.


ETUDIER

Nous ne pouvons pas connaître ce qui fait bien et mal, sans étudier, il faut savoir, étudier, en particulier les lois qui font vivre ensemble. Au lieu de passer son temps au bistrot ou autres distractions...
Etudier pour anticiper, ou ne pas dire que l'on ne savait pas, pour ne pas se laisser manipuler par les désinformations diverses, pour inventer des idées ... en toute liberté, pour le rester, libre (et vivant-e).


FEMINISTES

Il est de mauvaise foi de parler du pouvoir d' "influence" des femmes, et nous n’avons pas le droit limiter notre action à cela, de compter sur autrui.
Une situation de dépendance, sinon d’esclave crée en elle-même la perversité, la flatterie, aucune influence ne peut compenser les abus sur les plus faibles dus au simple ego des plus puissants, enflé par la flatterie.
Impossible de se satisfaire de ces mauvais prétextes pour éluder notre responsabilité, on doit se battre pour son autonomie, on doit être féministe.

Comment une femme peut elle préserver ses enfants de la violence quand elle ne peut y échapper elle-même ? Comment peut on sensément proposer des politiques familiales créant des situations de dépendance perpétuelle quand on sait que la majorité des violences sont intrafamiliales et que la quasi totalité des actes "pédophiles" sont des incestes ? En se le cachant, en ne parlant plus que de pédophilie et en ré oubliant l’inceste ?
L'égalité "professionnelle" des femmes n'est pas une question abstraite de dignité, c'est une question bien concrète de pouvoir donc de violence. Les femmes ne fuient pas "leurs" responsabilité de mères en préservant leur autonomie financière, en défendant la justice, elles les accomplissent au contraire, pour elles-mêmes et pour les autres mères et femmes, pour leurs enfants.

Etre autonomes, financièrement donc intellectuellement, auto-nomos, voila ce qui est central dans le féminisme.
Le féminisme n'a rien de "victimaire" en soi, il ne réclame aucune exemption ou excuse en raison de faiblesse congénitale, il revendique plus de pouvoir, avec ses contreparties, il ne parle de manques d'autonomie que pour la revendiquer, avec ses responsabilités, au nom de la responsabilité.

Voilà pourquoi il faut être féministe.
Parce que nous avons le devoir de ne pas rester esclaves ou assujetties, peu ou prou.


LIBERTE CONTRE IDENTITE

L'identité n'est jamais une valeur supérieure à la liberté de disposer de soi et de déterminer son destin, individuellement ou en groupe.
Certes, la liberté suppose de ne pas être privé-e de l'identification, par le nom, par la nationalité, qui permet de se voir reconnus des droits, de ne pas être privé-e de ce dans quoi l'on se reconnaît, bribes d'une identité potentielle.
La liberté est de ne pas être enfermé dans une identité, la liberté est de s'inventer [3].

Ce qui rend fou, ce n'est pas de ne pas avoir d'identité, c'est d'être confondu avec un autre, dans une autre identité que soi, être parlé par un autre, ou par autre chose. Ce qui rend fou de haine, fou de désir de pureté (raciale...), est de souffrir de ne pas pouvoir ne pas être confondu avec l'autre.
Ce qui rend malade est l'enfermement, dans une identité ou autre, qu'elle soit fausse ou partiellement vraie. Partiellement vraie, elle serait néanmoins fausse, car elle arrêterait la vie.
Ce qui rend irresponsable, c'est de limiter sa propre liberté en fonction d'une "identité" qui interdirait la critique, l'interrogation, la responsabilité sur la "culture".

Momifiés de leur vivant, muséifiés dans des zoos humains, dont ils sont les propres gardiens, incarnations à perpétuité du passé des morts, de leurs traditions, de leurs mots ...  Evolution trahison, critique hérétique : reproduction pour l'éternité des imbécilités et absurdités et crimes antiques. Tel est l'avenir radieux que les identitaristes rêvent pour les "peuples".

N'être que soi même, ne pas assimiler les modèles, les leçons de l'autre, est une maladie, et une forme intolérable d'irresponsabilité. L'identité ne peut pas être acceptée comme excuse pour les crimes que l'on commet ou les dommages que l'on cause. Aussi douloureux puisse-t-il être, de rompre avec le passé.

On peut se consoler des erreurs de nos ancêtres. Il n'y a pas de raison de s'attacher maladivement à leurs erreurs, en s'enfermant dedans pour ne pas s'avouer la blessure de leurs torts. Rester dans l'erreur par peur de s'avouer ses défauts, est a la fois absurde et lâche, pathologique.
Dans un de ses bons jours, Freud a bien dit que nous avions tous parmi nos ancêtres les pires criminels...
Dans un de ces bons jours, Claude Levi-Strauss a aussi expliqué à l'échelle de l'existence de l'humanité, les différences entre les progrès faits par les uns et les autres des civilisations ne sont pas significatifs, et que par contre la seule certitude, est que le progrès n'existe que pour les socités ouvertes aux autres. Traduisons, celles qui sont capables de faire le tri du bon et du mauvais en elles pour apprendre des autres.

URGENCE

Pourquoi devons nous exercer notre entendement[4] ? Pourquoi devons nous être libres ?  Par ce que nous sommes responsables. Parce que nous aveugler, nous priver des moyens d’agir, c’est refuser d’agir quand il le faut, renoncer à être justes, faute de se demander ce qui est juste, faute de comprendre comment éviter les blessures. C’est renoncer à faire respecter la justice, donc être complice par omission des injustices...et des erreurs fatales.

" A celles qui ne se battent pas pour faire cesser l'oppression de ce système patriarcal et religieux, je dis: honte à vous ! Honte à vous de ne pas protester, honte à vous de conforter un tel système! " Taslima Nasreen.

Il faut rester libre, pour essayer de ne pas avoir rien de plus que la vodka pour soigner des hommes qui vomissent leurs poumons ... Notre responsabilité face aux épreuves qui nous attendent (fin du pétrole...) est énorme.
On peut penser que Maxime le Forestier a oublié qu'il faut aussi travailler comme des robots pour maintenir le monde debout, mais il est peut être un peu inspiré , pour ne pas dire prophétique, en écrivant " San Francisco":

Peuplée de cheveux longs
De grands lits et de musique
Peuplée de lumière, et peuplée de fous
Elle sera dernière à rester debout.


                               ELISSEIEVNA



[1]  Auteure de la "Cité des Dames"
[2]  La mauvaise conscience d’Israël Le Monde éditions 1994.
[3]  Les trois lettres qui écrivent le mot Ani (aleph-noun-yod) [ je ] écrivent aussi le mot Ayin (aleph-yod-noun) qui signifie le « néant  », le « rien ». Par la capacité de parler, le « Je/Ani » peut faire l’expérience du « rien/Ayin ». En ce sens il échappe à tout enfermement dans une quelconque définition ; en cela consiste sa liberté par laquelle il se distingue de tous les objets fabriqués. » « Nous sommes tous des enfants, des petits-enfants et des arrières petits-enfants du Baal Chem Tov, de ce Maître du Bon Nom, (...) qui nous a enseigné que l’homme n’existait pas, mais qu’il devait s’inventer » (Marc-Alain Ouaknin Tsim Tsoum Albin Michel 1992) -
Qu’est ce que signifie que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existencialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est seulement , non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence, comme il se veut  après cet élan vers l’existence; l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. Tel est le premier principe de l’existencialisme. Jean Paul Sartre L’existencialisme est un humanisme Les éditions Nagel , Paris, 1970
[4] cf le texte de Kant  Qu'est ce que les Lumières ?

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