On voit dans ce film, qui défend le droit à l'avortement, une femme qui a avorté et qui veut aujourd'hui prévenir l'avortement, on la voit projeter le film "le cri silencieux" à des adolescents. En France, Philippe Isnard avait également projeté un film contre l'avortement à des élèves, tout en leur donnant également des documents favorables au droit à l'avortement : il fut exclu de l'éducation nationale pour cela. http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/2011/04/de-quoi-philippe-isnard-est-il-coupable.html
En Allemagne on peut réagir à la projection de films à des adolescents autrement qu'en demandant la tête des enseignants en cause ... :
La réalisatrice Renate Günther Greene a avorté à l’âge de 25 ans. Après plusieurs décennies de refoulement, son retour sur les lieux de l’intervention l’a submergée de douleur. Elle a alors cherché à entrer en contact avec des femmes au parcours similaire, mais s’est heurtée à un mur de silence. Pourquoi, alors qu’elles avaient revendiqué haut et fort le droit à disposer de leur corps dans les années 1970, les femmes éprouvent-elles tant de difficultés à assumer le recours à l’avortement ? La réalisatrice a rencontré la rescapée d’une IVG qui, adolescente, a sombré dans l’anorexie avant de découvrir que son sentiment d’être jumelle ne relevait pas de la démence mais venait de l’intervention subie par sa mère quand elle la portait. Trois femmes qui ont avorté quand elles étaient plus jeunes racontent par ailleurs leur expérience et ses conséquences, entre relative sérénité et culpabilité suffocante.
Séquelles persistantes
"À les entendre, c’était aussi anodin que de se faire opérer de l’appendicite", confie l’une d’entre elles. Entre les sentences du type "Tu vas gâcher ton avenir !" et le vocabulaire pourtant réconfortant des médecins, qui parlent d’"amas de cellules embryonnaires" pour désigner le fœtus, certaines femmes regrettent d’avoir manqué d’informations sur la portée de leur décision. Sur dix patientes ayant subi une IVG, deux à quatre d’entre elles, en état de stress posttraumatique, développent ainsi une réelle pathologie et ont besoin d’un suivi psychologique pour faire leur deuil et apaiser leur culpabilité. "J’ai tué un enfant", explique l’une des femmes interrogées, qui s’est reconstruite en fondant une famille et en faisant de la prévention en milieu scolaire. Un documentaire salutaire sur les séquelles occultées de l’avortement.
http://www.arte.tv/guide/fr/051842-000/droit-a-l-avortement-le-combat-continue
Droit à l’avortement : ne nous
laissons pas duper par les discours anti-choix !
Le Planning Familial s’étonne de la diffusion d’un documentaire
culpabilisant sur l’avortement. Il rappelle qu'il n'y a pas de vécu unique et
met en garde contre de tels discours.
19/03/2015
Mardi 17 mars, la chaîne Arte a consacré sa soirée Thema à
l’avortement. Un sujet hautement symbolique, quelques jours après la Journée
internationale des droits des femmes. Intitulé « Droit à l’avortement : le
combat continue », le premier documentaire de la soirée propose une enquête
critique sur la situation du droit à l’avortement dans trois pays européens :
la France, l’Allemagne et la Pologne.
Tout en soulignant les avancées de la France dans le domaine, il
met en lumière les nombreux obstacles persistants (fermetures d’hôpitaux,
culpabilisation des femmes, objection de conscience…), qualifiant à juste titre
l’accès à l’avortement de « parcours du combattant ». Plusieurs témoignages de
terrain du Planning Familial et de l’IPPF Europe (Fédération européenne du
Planning Familial) alertent sur les menaces de régressions réelles sur le
continent européen, dans un contexte de crise économique favorable à la poussé
des droites conservatrices.
Un discours utilisé à dessein pour
délégitimer le droit à l'avortement
L’intention de la chaîne Arte est louable : il est crucial de
rappeler que l’accès à l’avortement n’est jamais acquis. Elle est
malheureusement décrédibilisée par le deuxième documentaire de la soirée, qui
tranche radicalement avec la ligne habituelle de la chaîne, jusque dans son
titre « Avortement : la loi du silence ». Ce dernier prône en effet tout ce
contre quoi les mobilisations féministes se sont battues : la culpabilisation
des femmes ayant avorté et la stigmatisation de l’acte de l’IVG. On y retrouve
tous les codes de la propagande anti-choix : dramatisation sans nuance de
l’avortement (présenté comme un acte systématiquement traumatisant),
désinformation (prétendues menaces d’infertilité), manipulation (interviews du
Dr. Pokropp, activiste anti-choix), images d’embryons avortés.
Le Planning Familial, qui défend le libre choix des femmes,
refuse ce type de discours manipulatoire. Imposer aux femmes un vécu et une
vision traumatiques de l’avortement, ce n’est pas leur rendre service ni briser
le prétendu « silence » autour de l’IVG. Au contraire, c’est précisément ce
type de jugement qui est le plus difficile à surmonter pour les femmes qui
avortent (comme
en témoignent les premières concernées), ce que le deuxième
documentaire ignore soigneusement. Cette soirée Thema aurait gagné à être
suivie d’un débat digne de ce nom plutôt que d’ouvrir un boulevard aux
anti-choix, dont les véritables motivations ne doivent duper personne.
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