Lettre ouverte de Sami Aldeeb à
Dalil Boubakeur : revoir intégralement les enseignements de l’islam
Article publié le
09.01.2015
Cher Dr Dalil Boubakeur, Imam de la
mosquée de Paris,
J’ai visionné plusieurs vidéos dans
lesquelles vous condamnez l’attentat contre le magazine Charlie Hebdo, qui a
coûté la vie à un certain nombre de journalistes. Vous y avez tenté de
disculper l’islam de ce qui est arrivé. Vous avez même pleuré sur les musulmans
au lieu de pleurer sur les victimes, en affirmant que ce qui s’est passé est un
coup porté à l’ensemble des musulmans et que l’Islam sanctifie la vie.
Vous
démontrez ainsi que vous vous moquez de la vie des journalistes assassinés et
que votre seule préoccupation consiste à éviter
l’accusation de l’islam et des musulmans pour
ce qui s’est passé. Vous vous êtes contredit et vous avez prouvé que vous
manquez de la moindre sympathie pour les victimes. Vous avez perdu votre
humanité par ces déclarations. Mais soyons honnêtes, absolument honnêtes. Ne
dit-on pas, en arabe, que de la franchise naît la tranquillité? Parlons en
termes médicaux, puisque vous êtes médecin de profession. Vous savez qu’un diagnostic erroné peut entraîner la mort
du patient. Si vous considérez un cancer comme un simple mal
passager, vous donnez l’occasion au cancer de croître et de détruire la vie du
patient. Je pense que vous êtes d’accord avec moi sur ce point. Et il va de soi
que le médecin, après le diagnostic, doit suggérer le médicament adéquat au
patient afin de le guérir.
Permettez-moi
de vous dire que votre diagnostic sur les événements d’hier à Paris ne saurait
convaincre que les idiots et les hypocrites. Si vous n’êtes pas conscient de
votre erreur, c’est un signe de votre ignorance. Et si vous savez que votre diagnostic est erroné,
cela signifie que vous êtes un malhonnête, pour ne pas dire un menteur. Ce qui est arrivé à Paris est entièrement conforme à l’enseignement de
l’Islam tel qu’il ressort du Coran, de la Sunna de Mahomet et de tous les
ouvrages reconnus de droit musulman.
Est-il nécessaire de vous rappeler comment Mahomet s’est vengé de ceux qui
l’ont critiqué? Ne savez-vous pas ce que Mahomet a fait à Um Qarfa? Ne
savez-vous pas comment le Coran stigmatise les poètes dans le chapitre qui leur
est consacré et qui porte le titre «Les poètes»? Jamais Mahomet n’a admis
la moindre critique à son égard; il n’acceptait que ceux qui chantaient ses
louanges, comme le font les rois et les chefs des pays arabes et musulmans
aujourd’hui.
Ne
savez-vous pas que les ouvrages de droit musulman prescrivent de tuer ceux qui critiquent
Mahomet? Pouvez-vous
m’indiquer un seul pays arabe ou musulman qui permet de toucher à Mahomet? Bien
sûr que non. Où donc est la sanctification de la vie dont vous parlez? La
liberté d’expression et la vie des humains n’ont aucune valeur dès qu’on touche
à l’Islam, au Coran ou à Mahomet. Et je vous défie de me présenter la moindre
preuve de l’inexactitude de mes propos. À moins que vous n’indiquiez les
critiques contre Mahomet dans la période mecquoise, quand il n’avait pas
d’épée. Mais après avoir joint le pouvoir à la prophétie, il n’a toléré aucune
critique contre lui ou le Coran. Et
cela vaut encore aujourd’hui.
Revenons sur ce qui s’est passé à Paris. Vous avez certainement appris que
lorsque les terroristes ont assassiné les journalistes, ils criaient «Dieu est
grand, le prophète Mahomet a été vengé». Ils se considéraient comme les exécutants de la loi islamique contre ceux
qui critiquent Mahomet. Et ce
qu’ils ont fait est conforme aux dispositions de la loi islamique.La
question se pose: où l’ont-ils appris? Ne serait-ce pas dans des livres dont
regorgent les bibliothèques des mosquées en France? Ne serait-ce pas dans les
prêches des imams de ces mosquées?
En
France, tout le monde a le droit de critiquer le judaïsme, le christianisme, le
communisme, ainsi que leurs symboles et leurs ouvrages. Et les journalistes qui
ont été assassinés ne s’en sont pas privés, sans tenir compte des
susceptibilités des juifs, des chrétiens ou des communistes. Ce droit est
garanti par la loi française. En refusant toute critique de l’islam, de Mahomet
et du Coran même en France, les musulmans voudraient tout simplement y
appliquer la loi islamique et brider la liberté d’expression. Tant que de
telles idées dominent la mentalité des musulmans, ce qui est arrivé à Paris
avec Charlie Hebdo se répétera, avec le même magazine et d’autres. Ainsi, sous la menace de mort, les musulmans veulent
faire taire des
intellectuels, des journalistes, des universitaires, des politiciens et toutes
autres personnes qui seraient tentées de critiquer l’islam et ses symboles. Ils
veulent tout simplement établir en France une dictature islamique brutale,
interdisant la liberté de pensée et d’expression. Je vous invite à un moment de
franchise avec vous-même. Vous dites vouloir le vivre-ensemble en France.
Comment pouvez-vous imaginer la cohabitation entre musulmans et non-musulmans
en France avec de telles idées? Ne
voyez-vous pas que la société française est menacée par la guerre civile dont
les musulmans seront les premiers perdants? Soyons honnêtes. Ne pensez-vous pas
que de nombreux adeptes de votre religion en France, ou certains d’entre eux au
moins, ont applaudi l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo comme ils
ont applaudi les crimes de Mohamed Merah?
Aucune
personne saine d’esprit ne peut nier que ce qui est arrivé à Paris avec les
journalistes de Charlie Hebdo provient des enseignements islamiques. C’est le diagnostic
que personne d’informé ne saurait mettre en doute. Ceci étant, il faut en
déduire la nécessité de revoir l’ensemble des enseignements islamiques. On doit
lever la sainteté du Coran, de Mahomet et de l’islam et permettre leur critique
comme on le fait avec le judaïsme, le christianisme et le communisme. Les imams de mosquées en France doivent
reconnaître la liberté d’expression prévue par la loi française et demander aux
musulmans qui ne l’acceptent pas de quitter la France pour retourner dans leur
pays d’origine. Et
ce pour éviter la guerre civile entre musulmans et non-musulmans en
France. En ce qui concerne les mosquées, il faut surveiller ce qui y est dit et
ce qui y est enseigné afin qu’elles ne deviennent pas des nids de terrorisme et
d’extrémisme. Pour cela, je suggère que les mosquées soient ouvertes à tous,
que les prêches soient prononcés en français, que les imams étrangers ne soient
pas autorisés à y officier, et je propose de soumettre les imams actuels à des
mesures administratives et éducatives.
Vous
savez sans doute qu’en Egypte les prêches sont distribués aux imams par les
autorités étatiques, qui contrôlent la stricte observance de leur contenu. Tous
les prêches des mosquées de France doivent être soumis à l’approbation
préalable des autorités françaises, ces prêches doivent être enregistrés et les
contrevenants doivent être sanctionnés par le retrait de la nationalité et le
renvoi dans le pays d’origine. Et ce, encore une fois, pour éviter la guerre civile entre musulmans et non-musulmans en France.
D’autre part, il faut revoir intégralement l’enseignement islamique et
l’orienter vers la doctrine de Mahmoud Mohamed Taha, qui a été pendu sur
instigation de l’Azhar. Ce penseur estimait qu’il fallait impérativement
laisser de côté le Coran médinois, qui viole les droits de
l’homme, et ne retenir que le Coran
mecquois. Cela nécessite l’interdiction en France du
Coran sous sa forme actuelle. Il faut exiger que
tous les exemplaires du Coran, y compris ceux qui se trouvent dans les
mosquées, soient dans l’ordre chronologique, en indiquant clairement que le Coran médinois
est caduc en raison de ses incitations à
violer les droits de l’homme.
Les
responsables de la religion musulmane doivent en outre reconnaître la liberté
religieuse, y compris la liberté de changer de religion, de quitter l’islam. Les autorités françaises doivent imposer cette
exigence sous peine de retrait de la nationalité française et de renvoi dans le
pays d’origine. Ce
sont là des mesures que vous devez prendre en tant qu’imam de la Mosquée de
Paris, et que doivent prendre les autorités françaises le plus rapidement
possible afin de permettre le vivre-ensemble en France. Veuillez agréer,
Monsieur l’imam de la Mosquée de Paris, l’expression de ma haute considération.
Sami Aldeeb, Dr en droit,
professeur des universités, Directeur du Centre de droit arabe et musulman: http://www.sami- aldeeb.com Auteur d’une traduction
française du Coran par ordre chronologique
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