Résistants juifs : " à Londres je n'ai trouvé que des juifs ou des Maurassiens"

De Gaulle a dit: " à Londres je n'ai trouvé que des juifs ou des Maurassiens"

A Londres avec de Gaulle
Selon Simon Epstein, à Londres en 1940, autour du général de Gaulle, on trouve une conjonction de Juifs sur-représentés par rapport à leur poids dans la population réelle et d’ancien maurrassiens et cagoulards, eux-mêmes en surnombre par rapport à leur poids politique d’avant-guerre.

Selon Simon Epstein, un certain nombre d'attestations indiqueraient que Charles de Gaulle fut maurrassien. 
Christian Pineau dira à André Gillois « que le général avait reconnu devant lui qu’il avait été inscrit à l’Action française et qu’il s’était rallié à la République pour ne pas aller contre le sentiment des Français ». Lui-même résistant de gauche, Claude Bourdet qualifiera de Gaulle d’homme de droite, longtemps proche de l’Action française, devenu républicain par mimétisme. L’un des témoignages les crédibles selon Simon Epstein serait celui d’Edmond Richelet, qui explique que De Gaulle subit l’influence de Maurras. 

De Gaulle fréquente certains milieux maurrassiens tel le Cercle Fustel de Coulanges et que Maurras chante ses louanges dans l’Action française du 1er juin 1940. 
Néanmoins, Charles de Gaulle, qui adhère aux amis de Temps proche de la démocratie chrétienne, est républicain. 
Dans La France et son armée, il proclame sa neutralité, voire son indifférence en matière idéologique ; De Gaulle n’est pas plus républicain qu’antirépublicain : il est capétien aux premiers temps du royaume, à Bouvines aux côtés de Philippe Auguste, il entre à Orléans derrière Jeanne, il traverse le Rhin avec Turenne. Il congrature Carnot, sous la République, autant qu’il approuvait Louvois sous Louis XIV. Il est révolutionnaire à Valmy et bonapartiste en Italie. 
Concernant les Juifs, Simon Epstein relève quelques remarques privées désagréables[152] mais aucun antisémitisme explicite n’apparaît dans sa biographie. Pour Simon Epstein, De Gaulle fut vierge de tout antisémitisme officiel mais cela n’exclut pas les sautes d’humeur et les piques assassines. 
Claude Hettier de Boislambert (1906-1986), membre du conseil international de la chasse, il vient de l’extrême droite et est membre de l’état-major de De Gaulle. 
Roger Wybot (1912-1997) travaille avec Groussard au sein des GP de Vichy[155]. Chargé du contre-espionnage à Londres, Il participera aux campagnes de Tunisie et d’Italie et créera la DST qu’il dirigera jusqu’en 1958. Il aidera le contre-espionnage isréalien et sera un ami de l’État d’Israël. 

Stanislas Mangin (1917-1986) est le fils du général Charles Mangin, honni des pacifistes français qui le qualifieront de boucher et des Allemands qui détruiront sa statue. Il anime le réseau Ali-Tir avant de passer à Londres où il est affecté au BCRA. Avant 1939, il considérait les Juifs comme des étrangers mais changera d’opinion à ce sujet. 

Pierre Tissier, maître des requêts au Conseil d’État, officier de réserve, est l’un des premiers à rejoindre De Gaulle à Londres qui le fera son chef d’état-major. C’est à lui et non à René Cassin que De Gaulle confie la rédaction des statuts du comité national français instauré en septembre 1941. A Londres, il reste antisémite et cherche à réduire l’influence de René Cassin et Georges Boris. 

Partisan d’un statut des Juifs atténué, ce gaulliste sera président de la SNCF
Jean Escarra, professeur de droit international, rallie la France lilvre début 1941. Comme Tissier, il intrigue pour écarter les Juifs à Londres et accepte le principe de loi racial pour écarter les Juifs. Il envoie un long mémorandum à René Pléven exposant son point de vue sur le rapport entre la France libre et le congrès juif mondia en 15 points où il attaque les Juifs tout en se désolidarisant de leurs persécuteurs. 

Il s’oppopse à la suppression des discrimination antijuives au prétexte que « la mentalité israélite est prompte à s’emparer de toute marque de sympathie pour s’en faire un titre à des exigences sans cesse croissantyes » et redoute « la mainmise totale des Juifs sur notre mouvement ». 

André Dewavrin (1911-1198), militaire de carrière et maurrassien qui enseigne les fortification à Saint-Cyr à la fin des années 1930, sera le fameux Colonel Passy. Il se présente à Londres le 1er juillet 1940 et De Gaulle le nomme chef des services secrets encore inexistants. Il deviendra le chef du BCRA[159]. A la Libération, il est injustement accusé d’avoir détourné des fonds à des fins politiques mais cette affaire le laissera meurtri en dépit de son innoncence. Parmi les premiers agents de Passy, on trouve de nombreux cagoulards et royalistes[153]. 
Maurice Duclos (1906-1981) fut un cagoulard actif. Il rejoint de Gaulle à Londres et sous le pseudonyme de Saint-Jacques, il est envoyé en France occupée où il monte un réseau de renseignement. Après une autre mission, il sera nommé par Passy chef de la section « Action » du BRA. Compagnon de la Libération, il fera pendant la guerre des déclarations hostiles aux Juifs. 
Pierre Fourcaud (1900-1992) est parmi les premiers agents de la France libre. Il rejoint Londres où il est affecté au 2e bureau gaulliste. Il initie le réseau Brutus, lequel d’abord droitier, recrutera parmi les militants socialistes. 
Il est compagnon de la Libération. 

Honoré d’Estienne d’Orves (1901-1941) issu d’une famille légitilmiste. Son biographe, Étienne de Montety affirme que rien de permet d’affirmer qu’il était d’Action française. Peu de temps avant d’être fusillé, il rédige un texte sur les Juifs qui est un plaidoyer en leur faveur reprenant point par point les critiques qui leur sont faites. 

Gilbert Renaud (1904-1984), mieux connu sous le nom de Colonel Rémy est lui aussi catholique et royaliste. Il participe au 6 février 1934 aux côtés des camelots du roi[163]. Distinguant parmi les Juifs ceux qui ont gagné leur qualité de Français, des autres qui doivent quitter la France, il montera l’un des réseaux d’espionnage les plus solides et les plus performants de la France Libre, la Confrérie Notre-Dame. De Gaulle, dans ses mémoires de guerre, dédie des lignes particulièrement chaleureuses et le qualifiera d’« animateur magnifique et organisateur pratique menant l’action secrète comme un sport grandiose mais calculé[164] ». Après la guerre, il défendra la thèse de l’Epée et du bouclier, De gaulle et Pétain, tous deux nécessaires à la France. Après la guerre, il quittera la RPF et demandera la révision du procès Maurras « déshonoarante pour la justice française et pour la France[165] » Dans un texte publié en 1971, il dénoncera l’holocauste qui tua des millions de Juifs et affirma admier l’État d’Israël, tout en distinguant entre les bons juifs patriotes et les mauvais juifs apatrides[166]. 
Robert Buron (1910-1973) fut maurrassien avant de se rapprocher de la démocratie chrétienne avant la guerre. Ses activités résistantes le conduisent au MRP. Ministre sous la IVe et la Ve République, il rejoindra le parti socialiste en 1971. 

Alexandre Sanguinetti (1913-1981) vient de l’Action française et des Camelots du roi. Ce nationaliste d’extrême droite fait une belle guerre. Plusieurs fois ministre, il sera à la fois un gaulliste intransigeant et fortement pro-israélien. 
Raymond Triboulet (1906-2006), lecteur de L’Action française, militant des Chemises vertes d’Henri Dorgères, publiant des articles dans Je suis partout dans la seconde moitié des années 1930, il dénonce le pacifisme pro-allemand de Robert Brasillach. Il s’engage dans l’action clandestine dans le cadre de Ceux de la Résistance, il sera plusieurs fois ministre gaulliste, membre actif de l’Alliance France-Israël et président du groupe d’amitié France-Israël de l’Assemblée nationale. 
René Pléven (1901-1993) ne fut proche de l’Action française que lors de ses années lycéennes et étudiantes[168]. Il rejoint de Gaulle dès juin 1940 et assume des fonctions très importante à Londres et à Alger. 
Pierre Messmer, militaire de carrière combat dans les rangs de la France libre et sera l’un des gardiens de l’orthodoxie gaulliste ; d’après un témoignage rapporté par François-Marin Fleutot, il fut Camelot du roi. 

André Bettencourt est recruté par François Mitterrand et adhère à un réseau clandestin d’action parmi les prisonniers de guerre. Il a cependant commencé la guerre en écrivant une rubrique régulière dans l’organe pronazi La Terre française où il se livre à des attaques vengeresses contre les Juifs. 
Après la guerre, il sera secrétaire d’État dans le gouvernement Mendès France et sera membre de la LICA. 
Henri d'Astier de La Vigerie (1897-1952) est un homme d’Action française. Replié en Algérie, il instaure une étroite coopération entre les conspirateurs d’extrême droite qu’il a assemblé et les réseaux juifs résistants animés par José Aboulker. Non gaulliste, il rejoint l’équipe gouvernementale de l’Amiral Darlan quand les Américains prenant acte de son changement de camp lui confie le pouvoir à Alger. 
Le colonel Henri Giraud (1879-1949) est proche de la Cagoule et l’historien Jean Planchais dira qu’il était antidreyfusard et discrètrement antisémite. Emprisonné par les Allemands au début de la guerre, il s’échappe. Soutenu par les Américains qui le préfèrent à De Gaulle, ce patriote intraitable et hostile à toute collaboration est contacté par le cagoulard Lemaigre-Dubreuil au nom des « conjurés d’Alger » et les américains avec qui et pour qui il travaille. Après la mort de Darlan, il exerce le pouvoir avec la bénédiction des Américains. Pendant sa courte période, il supprimera certaines mesures antijuives de Vicy mais pas toutes, en particulier il refusera le rétablissement du décret Crémieux. 
Fernand Bonnier de la Chapelle (1922-1942) est un jeune résistant royaliste, lecteur de L’Action française au lycée qui assassinera l’Amiral Darlan. Il est de ceux qui n’admettent pas que ce dernier, après avoir mené une politique de collaboration avancée à Vichy, se trouve investi du pouvoir suprême par les Américains à Alger libéré. 

Paul Colette (1920-1995), probablement ancien de l’Action française, membre du PSF du colonel de la Rocque, il ne supporte pas les collaborateurs. Il s’engage dans la LVF et à l’occasion d’une cérémoinie officielle à Versailles le 27 août 1941, il tire au revolver sur Pierre Laval et Marcel Déat. Les deux sont condamnés. Transféré en Allemagne, il connaît les passages à tabac, les menottes qui déchirent les poignées, les tortures diverses. Il assistera à toutes les formes de mise à mort dont les Juifs sont victimes.



Simon Epstein, Un Paradoxe français, Paris, Albin Michel, 2008

Voir vidéo sur ce livre :  http://youtu.be/TZun_FdEpHY

CEH MARAIS diffuse les mémoires juives;
CEH MARAIS assiste les familles nombreuses, les enfants cachés et les rescapés. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire